En mars dernier, Shenzhen est devenue la première ville chinoise à interdire la consommation de viande de chien et de chat. Depuis, les défenseurs des droits des animaux entrevoient une lueur d’espoir : cette mesure révolutionnaire pourrait créer un précédent, avoir un effet domino, et se répandre dans le reste du pays. Et c’est ce qui commence à se produire…
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Des villes chinoises s’élèvent contre la consommation de viande canine
Le gouvernement central est encore trop timide pour rendre cette pratique totalement illégale. Les villes chinoises ont donc décidé de prendre les choses en main. Certaines commencent à créer leurs propres législations afin de bannir la consommation de viande canine à l’échelle locale. C’est le cas de Shenzhen, la pionnière, où elle sera totalement interdite à compter du 1er mai. Il en va de même pour Zhuhai, une autre agglomération située au Sud-Est de la Chine, près de Macao. Elle comprend près de 1,5 million d’habitants.
GREAT NEWS: Second Chinese city bans consumption of dog and cat meat #animalwelfare https://t.co/rSUBj7QY1C
— Emily Wilson (@wilsoemi) April 20, 2020
Des avancées apparaissent aussi à l’échelle nationale
Le gouvernement vient de reclasser les chiens dans la catégorie « animaux de compagnie ». Avant, ils étaient rangés avec le « bétail ». Cela signifie qu’à présent, on ne peut plus faire d’élevage pour leur viande ou leur fourrure. Le Ministère décrit cette mesure comme « un progrès de la civilisation humaine ». Il ajoute que c’est un moyen de répondre aux préoccupations du public qui se soucie de plus en plus du bien-être animal.
Le Dr. Peter Li, spécialiste en politique chinoise à l’organisation Humane Society International, se réjouit : « C’est la toute première fois que le gouvernement national chinois explique que les chiens sont des animaux de compagnie. Reconnaître qu’ils ont un lien particulier avec l’homme est une première étape essentielle vers l’élimination de la consommation et du commerce de viande de chien. Cela pourrait être un moment charnière qui encouragera les autres villes du pays à suivre l’exemple de Shenzhen. »

Les mœurs chinois évoluent
Ces avancées sont des extensions des mesures de lutte contre le coronavirus interdisant le commerce d’animaux sauvages. En effet, ce type de marché est souvent l’épicentre de toutes sortes de maladies. La Chine a donc décidé de revoir ses régulations en matière de sécurité alimentaire, ce qui a permis de glisser la cause canine au milieu de cette marée de réformes.
Toutefois, bien que le contexte ait aidé à instaurer ces mesures contre la viande de chien, ça n’est probablement pas l’unique raison. En effet, le coronavirus n’a pas une origine canine et l’homme est le vecteur principal de sa propagation. Wendy Higgins, la porte parole de l’ONG Humane Society International, a déclaré : « Je pense qu’il y a plus. Les villes utilisent cette opportunité pour refléter l’état d’esprit de la majorité des Chinois qui ne mange bien évidemment pas de chiens et de chats ».
De plus en plus de réformes pour protéger nos boules de poils surgissent ça et là à travers le pays. La petite vaguelette de Shenzhen commence à grossir, grossir, grossir… Peut-être se transformera-t-elle en raz-de-marée ? La machine est enclenchée, espérons que plus rien ne pourra la stopper…

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