Votre chien n’est plus aussi vif qu’avant ; il joue moins longtemps et il s’essouffle rapidement ? Aïe ! Il souffre peut-être d’insuffisance cardiaque. En effet, l’insuffisance cardiaque est une pathologie assez courante chez le chien (elle toucherait environ un chien sur dix) et qui apparaît avec l’âge. Ainsi, à partir de ses 7 ans, il est important de surveiller de près la santé du cœur de votre chien. Bien que de nombreux individus vivent très bien avec leur insuffisance cardiaque grâce à l’aide médicamenteuse, le problème c’est que les symptômes de cette maladie ne sont visibles que lorsque le phase 2 a commencé. De ce fait, il est très difficile d’établir un diagnostic précoce de cette pathologie.
Sommaire
Qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ?
Le cœur est la pompe de l’organisme : c’est elle qui envoie à l’ensemble de nos muscles et de nos organes les éléments nutritifs indispensables à leur bon fonctionnement. Mais c’est aussi elle qui permet l’élimination de leurs déchets (en renvoyant le dioxyde de carbone à nos poumons, par exemple).
Ainsi, le cœur est composé de plusieurs valves qui s’abîment avec l’âge. Il perd de sa puissance et n’arrive plus à faire circuler le sang aussi bien qu’avant. Il doit donc augmenter son rythme de battements pour alimenter l’ensemble du corps. L’individu s’essouffle plus facilement : on parle alors d’insuffisance cardiaque.
Les symptômes de l’insuffisance cardiaque chez le chien
Le plus souvent, les symptômes sont pulmonaires. Tout d’abord, ils se traduisent par une toux dite « nocturne », c’est-à-dire que le chien tousse lorsqu’il est allongé sur l’un de ses côtés. Petit à petit, cette toux devient de plus en plus forte et se transforme en une réelle gêne respiratoire pour le chien.
Ensuite, il existe un symptôme de l’ordre du comportement alimentaire : la perte d’appétit. Ce trouble toucherait 85% des cas de chiens atteints d’insuffisance cardiaque.
L’insuffisance cardiaque est une pathologie qui évolue sur quatre phases :
Phase 1 : L’auscultation chez le vétérinaire montre un léger souffle au cœur mais cela n’a pas affecté l’état général du chien. Il faut être vigilant à tout signe d’aggravation.
Phase 2 : Le chien se porte toujours bien au repos mais il supporte de moins en moins bien tout type d’effort physique : c’est à ce stade qu’il faut procéder à un examen vétérinaire afin de commencer un traitement adapté.
Phase 3 : Le chien est en souffrance car le moindre effort déclenche des manifestations physiques.
Phase 4 : Même au repos, tous les symptômes de l’insuffisance cardiaque sont constants.
Comment aider mon chien à mieux vivre avec son insuffisance cardiaque ?
1. Adapter son alimentation : stop au sodium et accès facile à l’eau
Certains éléments nutritifs, tels que le sodium, aggravent la maladie cardiaque. Tout aliment salé est à proscrire pour votre animal de manière générale, mais d’autant plus lorsqu’il souffre de cette pathologie. Dès la phase 2, il faut éviter de lui donner des friandises salés ou des restes de table. Si votre chien est en phase 3 ou 4, il faudra lui fournir des croquettes très spécifiques, sans sodium, que seules les cliniques vétérinaires vendent.
Pensez à ce que sa gamelle d’eau soit dans un endroit facile d’accès qui ne lui demandera pas d’effort pour l’atteindre afin qu’il s’hydrate correctement.
Par ailleurs, le surpoids aggrave les maladies cardio-vasculaires et cardiaques. Alors, si votre animal en est atteint, il faudra inévitablement l’aider à perdre du poids.
2. Améliorer son hygiène de vie : réduire les efforts physiques
Nous avons tendance à penser que pour entretenir son coeur il faut l’entretenir avec de l’activité. Or, lorsque l’animal souffre déjà d’une maladie cardiaque, il faut au contraire préserver son cœur. L’objectif ? Éviter qu’il ne se fatigue plus.
Ainsi, vous laisserez votre compagnon vaguer à ses activités habituelles s’il est en phase 1, mais il faut éviter de déclencher des jeux vifs ou des courses.
A la phase 2, il est conseillé de réduire l’activité du chien. En phase 3 et 4, vous aurez sûrement besoin d’aider votre compagnon pour certaines tâches. Par exemple, monter sur le canapé ou dans la voiture. Il faudra adapter son environnement en lui évitant les escaliers et privilégier les courtes promenades.
Halte à la médication non professionnelle !
Autant pour certains petits désagréments plus ou moins anodins il n’est pas toujours nécessaire d’alerter le vétérinaire, mais pour soigner la maladie cardiaque il est indispensable qu’une personne diplômée établisse des examens approfondis avant de mettre en place un traitement.
En effet, l’insuffisance cardiaque provoque parfois des pathologies parallèles au niveau des poumons, des reins et du foie. D’ailleurs, un tiers des chiens malades d’insuffisance cardiaque seraient atteints de problèmes rénaux. Ainsi, si un bilan général n’a pas été établi, le traitement contre la pathologie cardiaque peut accélérer le processus parallèle menant vers une mort certaine…
L’insuffisance cardiaque reste une « usure » du cœur qui est normale et inévitable pour tous les mammifères. L’aide médicamenteuse peut permettre de ralentir le processus et d’atténuer les symptômes, mais ne pourra en aucun cas guérir l’individu.
[expand title= »Références »]
MOREL, Blandine. Le système rénine-angiotensine-aldostérone chez le chien sain et le chien insuffisant cardiaque. 2007. Thèse de doctorat.
BOSWOOD, Adrian. La maladie valvulaire dégénérative chez le chien. Veterinary Focus, 2008, vol. 18, p. 25-31. [/expand]