La gale sarcoptique est une maladie cutanée en recrudescence dans notre pays. À quoi est-elle due ? Comment un chien l’attrape-t-il ? Quels sont les symptômes et le traitement ? On fait le point.
Sommaire
À quoi est due cette maladie ?
Elle est causée par un parasite : Sarcoptes scabiei var. canis. Il s’agit d’un petit acarien globuleux mesurant 0,2 à 0,5 mm. Les femelles creusent des galeries dans la peau du chien atteint afin d’y déposer leurs œufs. On retrouve cette maladie un peu partout sur la planète. Elle touche préférentiellement les rassemblements d’animaux (chenils, pensions canines…).

Comment un chien attrape-t-il la gale sarcoptique ?
C’est une affection hautement contagieuse. La transmission se fait principalement par contact direct avec un autre animal infesté (présentant des symptômes ou non). Plus rarement, elle peut aussi avoir lieu par contact indirect, mais la plupart du temps le parasite ne survit que quelques jours dans l’environnement.
Quels sont les symptômes ?
La forme classique
L’incubation dure 1 à 3 semaines. Le chien peut ensuite développer différents signes cutanés : démangeaisons violentes, pertes de poils importantes, boutons de gale (des papules surmontées d’une croûtelle), pellicules, rougeurs, ulcérations, croûtes, peau épaissie (hyperkératose), grasse et malodorante (séborrhée)…
Les lésions sont dues à l’action traumatique du parasite, à la réaction allergique qu’il provoque et au grattage intense du chien. Elles touchent surtout la face (contour des yeux et bord des oreilles), les saillies osseuses (coudes, jarrets) et la partie inférieure du corps, mais elles peuvent aussi finir par se généraliser.
De plus, en cas de maladie chronique évoluant depuis plusieurs mois, on observe parfois des signes généraux (abattement, perte d’appétit, amaigrissement…). Par ailleurs, il arrive aussi que la réaction allergique endommage les reins (glomérulonéphrite). Le chien se met alors à boire et à uriner de manière excessive.

Les formes particulières
Il existe également deux autres formes qui engendrent des démangeaisons moins importantes. La première, appelée syndrome juvénile, est assez fréquente chez les jeunes animaux. Les symptômes sont plus discrets. En général, la maladie provoque surtout une squamose marquée (de nombreuses pellicules) au niveau du dos.
La seconde, la gale norvégienne, est bien plus rare et touche principalement les animaux immunodéprimés. Elle se caractérise par une pullulation parasitaire, un épaississement de la peau très marqué et de nombreuses croûtes.
Comment se passe le diagnostic ?
L’historique et l’examen clinique de l’animal donnent des premiers indices. Le vétérinaire pourra ensuite effectuer différents examens complémentaires pour poser le diagnostic définitif :
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Un raclage cutané profond. Cela consiste à gratter une zone de peau avec une lame de bistouri, jusqu’à la rosée sanguine. On observe ensuite l’échantillon au microscope afin d’y rechercher le parasite ou ses œufs. Mais en général, les sarcoptes sont peu nombreux et donc difficiles à isoler. Il faut souvent réaliser plusieurs raclages.
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Une prise de sang (sérologie) pour y mettre en évidence les anticorps produits par le système immunitaire du chien en cas de gale. Cependant, ils ne sont détectables que deux semaines après le début de l’infestation.

Quel est le traitement ?
La plupart du temps, on utilise des antiparasitaires systémiques (pipettes, comprimés). En alternative, il existe aussi un traitement topique plus contraignant (tonte de l’animal, shampoing kératolytique, puis application du produit sur tout son corps).
De plus, on conseille de traiter les autres congénères canins. Il en va de même pour l’environnement, car il peut également abriter des sarcoptes, bien qu’ils n’y survivent pas longtemps. Donc attention au panier de l’animal, à son matériel de toilettage, aux coussins, aux tapis…
La gale du chien peut aussi atteindre l’homme
Sarcoptes scabiei est une espèce d’acariens pouvant toucher de nombreux animaux. Elle comprend diverses variétés qui ont chacune leurs hôtes favoris : S. scabiei var. canis préfère les chiens et les renards, S. scabiei var. hominis aime les hommes, S. scabiei var. equi cible les chevaux… De manière générale, ces souches sont très spécifiques de leurs hôtes.
Cependant, il arrive parfois que la variété canine infeste des humains (c’est ce qu’on appelle une « zoonose »). Mais comme elle n’est pas très adaptée à leur organisme, la maladie est bien plus légère. La transmission se fait principalement en touchant un animal atteint. L’homme développe ensuite des papules et des croûtes au niveau des zones de contact (bras, mains, visage…). Elles régresseront toutes seules en quelques semaines, à condition de traiter le chien en cause afin d’éviter une réinfestation.