Les chiens rencontrent des nouveaux stimulus tout au long de leur vie (bruits, odeurs…). Nous vivons dans un environnement très riche. L’habituation est un type d’apprentissage qui leur permet de gérer tout cela et de vivre sereinement. Mais si elle ne se met pas en place correctement, des troubles comportementaux peuvent apparaître. Alors, comment éviter ça ? Le chien et son environnement : une relation complexe…
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Que se passe-t-il quand un chien est exposé à quelque chose de nouveau ?
Lorsqu’un animal rencontre un nouveau stimulus sans conséquences, tout d’abord il est en état d’alerte face à l’inconnu. Puis, avec les répétitions, il peut réagir de deux manières : par l’habituation ou par la sensibilisation.
Cette situation diffère de l’apprentissage par conditionnement car, dans ce cas-ci, le stimulus neutre n’est pas suivi d’un autre stimulus agréable ou désagréable. Il n’y aura pas d’association entre deux éléments. Ici par exemple, le chien entend un bruit ou voit quelque chose. Et c’est tout, rien de plus.
L’habituation
La première possibilité, c’est que le chien ait de moins en moins peur jusqu’à ne plus réagir du tout. C’est ce qu’on appelle l’habituation. Cela se produit surtout lorsque le stimulus est de faible intensité, qu’il apparaît de manière régulière, que l’animal a la possibilité de fuir et qu’il est assez jeune.
Par exemple, votre chien entend une voiture pour la première fois de sa vie. Au début il aura peur. Puis, petit à petit, il va s’habituer. Il aura de moins en moins peur, jusqu’à ne même plus remarquer le bruit des voitures.
La sensibilisation
L’autre possibilité, c’est que le chien ait de plus en plus peur. C’est ce qu’on appelle la sensibilisation. Cette dernière apparaît surtout lorsque le stimulus est de forte intensité, qu’il apparaît de manière brusque, imprévue, irrégulière, rare et que le chien ne peut pas fuir (ce pourquoi forcer un animal à « affronter ses peurs » peut être contre-productif). Au fil des expositions, sa peur grandit progressivement et elle peut même évoluer en phobie.
Par exemple, un chien entend des bruits de pétard pour la première fois. Il est terrifié. Un an après, il en entend de nouveau et sa peur monte d’un niveau. Et ainsi de suite à chaque exposition.
La généralisation
Dans les deux cas, le chien peut généraliser aux stimulus assez proches. S’il s’est habitué au bruit des voitures, il ne réagira pas non plus aux autres sons similaires (motos, trains, bruits de la ville…). Et s’il a développé une peur des bruits de pétard, ils sera également terrifié par les sons qui y ressemblent (coups de fusil, explosions, pétarades de moteur…).
Peut-on revenir en arrière ?
La réponse est oui. Il existe deux mécanismes pouvant annuler une habituation : la déshabituation et la récupération spontanée.
La récupération spontanée : si le stimulus n’est plus présenté pendant un certain temps, le chien peut perdre son habituation et réagir à nouveau. Par exemple, si un citadin part à la campagne quelques années, quand il réaménagera en ville, son chien ne sera plus habitué aux bruits de voiture et pourra avoir peur à nouveau.
La déshabituation : si on présente un deuxième stimulus, ou une version modifiée du stimulus originel, l’habituation peut disparaître. On prendra l’exemple d’un chien qui s’est habitué aux vaches dans leur enclos et qui n’a plus peur d’elles. Si un jour il rencontre ces vaches en dehors de l’enclos, l’habituation peut disparaître. Il aura de nouveau peur des bovins même lorsqu’on les aura remis derrière leur clôture.
Les chiots doivent être stimulés durant leur jeunesse
Pendant la période de socialisation (entre 3 et 12 semaines), il est très important d’exposer les chiots au maximum de stimulus possible (contact avec des humains et avec d’autres chiens, prendre la voiture, sortir dans la rue, entendre les bruits de la ville…), car c’est à ce moment-là qu’ils découvrent le monde et fixent leurs seuils d’alerte (qu’est-ce qui est normal et qu’est-ce qui ne l’est pas). Par la suite, tout nouveau stimulus sera comparé à ce référentiel afin d’évaluer sa dangerosité. Les animaux qui ont rencontré peu de stimulus durant leur enfance seront donc en alerte face à absolument tout et auront tendance à développer des problèmes comportementaux tels que des phobies.
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