Dans un article précédent, nous avons décrit les 7 principales raisons de faire vacciner son chien. Certes, cela apporte énormément, mais y a-t-il aussi des inconvénients ? Les vaccins sont-ils dangereux ? La science a tranché, on vous explique ses conclusions.
Sommaire
Les vaccins peuvent-ils causer la maladie ?
Pour savoir si les vaccins sont dangereux, il faut se concentrer sur leur composition. Il sont constitués de 2 choses : les antigènes microbiens (des éléments dérivés du microbe afin d’induire une protection contre ce dernier) et les excipients (les autres ingrédients). Pour ce qui est des antigènes microbiens, il existe différents types de produits. Les principaux sont les vaccins sous-unitaires, inactivés et atténués.
Les vaccins sous-unitaires
Ils ne contiennent que des fragments du microbe (ex : des éléments présents à sa surface). Parfois ils ne proviennent même pas du microbe, mais sont des copies synthétiques faites en laboratoire.
Le système immunitaire du chien pourra donc reconnaître ces fragments si une véritable infection devait avoir lieu dans le futur. Cependant, le vaccin ne peut pas causer la maladie car il ne contient pas le microbe complet et tout le matériel qui lui est nécessaire pour se reproduire et infecter l’hôte. Il ne contient que « l’empreinte digitale » du microbe et pas tout son « corps » .
Les vaccins inactivés
Ce type de vaccin contient l’entièreté du microbe (ou d’une toxine qu’il sécrète), toutefois il a été préalablement tué par la chaleur ou par des produits chimiques. Ce n’est qu’un « cadavre ». Il ne peut donc pas infecter le chien.
Les vaccins atténués
Ce sont les plus efficaces. Ils contiennent l’entièreté du microbe, vivant, mais il a été préalablement affaibli. Il ne produit plus de maladie chez un individu en bonne santé. Différentes méthodes d’atténuation existent. La première consiste à supprimer ou modifier les gènes de virulence du microbe (ceux qui causent la maladie).
Une autre possibilité est de cultiver le microbe dans des conditions défavorables afin de le rendre incapable d’agir dans le corps d’un chien normal. Par exemple, on le mettra dans un environnement très froid : à la longue il va muter et il pourra uniquement se reproduire à basse température (donc pas dans le corps canin qui est à 38.5°C). On peut aussi le cultiver dans des cellules de singe : à la longue il va muter et pourra uniquement se reproduire dans un singe.
Autres types de vaccin
Il existe également d’autres types moins fréquents. Dans les vaccins vectoriels, de l’ADN du microbe est injecté dans un vecteur qui ne cause pas de maladie chez un chien en bonne santé. Par exemple, on injectera de l’ADNc du virus de la rage à l’intérieur du virus de la variole du canari. Pour finir, il existe aussi des vaccins qui contiennent uniquement de l’ADN ou de l’ARN.
Leurs excipients sont-ils dangereux ?
Quels sont les autres composants des vaccins ?
Les vaccins contiennent aussi des substances améliorant leur efficacité et leur utilisation : les excipients. On citera :
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Les adjuvants (ex : sels d’aluminium, émulsion d’eau dans de l’huile…). Ils stimulent la réponse du système immunitaire pour améliorer l’efficacité de la vaccination. Ça n’est pas nécessaire pour les vaccins atténués et vectoriels donc ces derniers n’en contiennent pas en général.
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Les conservateurs. Ils empêchent le produit d’être contaminé par d’autres microbes.
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Les émulsifiants et les stabilisateurs (ex : sucres, gélatine…). Ils préservent la structure du vaccin.
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Les solutions tampons (ex : eau, NaCl = du sel de table, phosphate…).
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Les substances résiduelles (ex : protéine d’œuf, sérum de veau…). Ce sont les restes des éléments utilisés lors de la fabrication du vaccin. Ils sont presque totalement retirés du produit final mais il peut en rester quelques traces.
La sécurité des excipients
Les analyses scientifiques montrent une bonne tolérance à tous ces produits dans les doses auxquelles ils sont administrés. Évidemment, aucune substance au monde n’a jamais aucun effet secondaire, cependant il faut bien comprendre que le risque de développer une maladie grave en ne vaccinant pas est beaucoup plus important que le risque d’engendrer un problème grave en vaccinant.
Les chiens n’ont pas tous des effets secondaires. S’il y en a, en général ils sont légers et disparaissent tout seuls en quelque heures ou quelques jours : rougeur, douleur ou gonflement au niveau du site d’injection, fatigue, perte d’appétit, voire diarrhée et vomissements dans de rares cas… Une allergie plus grave est toutefois possible et il faut vite la traiter, mais c’est exceptionnellement rare donc le rapport bénéfice / risque reste excellent.
Attention tout de même à vacciner correctement
Les vaccins sous-unitaires et inactivés n’ont pas le matériel nécessaire pour transmettre la maladie. Cependant, les vaccins vectoriels et atténués par culture sont toujours vivants et possèdent un matériel complet. Ce dernier est peu adapté aux chiens, la maladie ne se transmet donc pas à ceux en bonne santé, mais il peut y avoir un risque chez ceux affaiblis (ex : immunodéprimés). Il faut donc privilégier les autres types de vaccins chez les animaux fragiles afin d’éviter tout problème.
Il convient également de vacciner un chien uniquement contre les maladies qui représentent un danger pour lui. Pas besoin de pousser à la consommation ! On recommandera donc les vaccins « core » à tous les chiens (maladie de Carré, hépatite infectieuse canine et parvovirose), cependant les vaccins « non-core » seront proposés selon les facteurs de risque auxquels chaque animal est exposé (environnement, mode de vie, région…).
Les vaccins sont-ils suffisamment testés ?
Avant d’être commercialisés, les nouveaux vaccins subissent de nombreux tests approfondis : essais cliniques, toxicologiques, pharmacologiques, biologiques… Les industriels doivent ensuite regrouper toutes ces études et les présenter à des comités d’experts qui étudieront le dossier et accepteront de délivrer une autorisation de mise sur le marché – ou pas. En France, il s’agit de l’Anses (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ou du Comité des médicaments à usage vétérinaire de l’agence européenne (CVMP-EMA).
Une fois en vente, les vaccins continuent à être contrôlés tout au long de leur vie (pharmacovigilance). On surveille leur sécurité chez les animaux vaccinés, chez les hommes en contact avec ces médicaments, dans les aliments d’origine animale (pour les vaccins destinés aux vaches, cochons…), ainsi que leur effet sur l’environnement. Les règles sont strictes. La procédure est longue et très surveillée tout au long du processus.
Conclusion : alors les vaccins sont-ils dangereux ?
En résumé, un vaccin correctement utilisé ne transmet pas la maladie. Quant aux effets secondaires, les analyses scientifiques montrent une bonne tolérance aux produits contenus dans les vaccins. Le risque de développer une maladie grave en ne vaccinant pas est beaucoup plus important que le risque d’engendrer un problème grave en vaccinant.
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