La leptospirose du chien : cause, symptĂ´mes et traitement

chien qui nage
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La leptospirose du chien est une maladie grave qui peut engendrer des lĂ©sions irrĂ©versibles, voire la mort. Quelle est la cause de ce trouble ? Quels sont ses symptĂ´mes ? Comment le traite-t-on ? Cet article vous explique tout ce qu’il faut savoir.

Comment un chien attrape-t-il la leptospirose ?

Cette maladie est due Ă  une bactĂ©rie : Leptospira. Diverses espèces peuvent l’hĂ©berger dans leurs reins sans prĂ©senter aucun symptĂ´me (rongeurs la plupart du temps, animaux sauvages, bĂ©tail, porcs et chevaux plus rarement). C’est ce qu’on appelle des rĂ©servoirs. Cependant, ces animaux contaminent l’environnement. La bactĂ©rie peut y survivre pendant des mois si les conditions y sont favorables (humiditĂ©, tempĂ©rature modĂ©rĂ©e…).

Le chien tombe malade lorsqu’il entre en contact avec :
– Des animaux rĂ©servoirs ou malades, leurs urines ou leurs cadavres.
– Tout Ă©lĂ©ment qui a Ă©tĂ© contaminĂ© par ces derniers : lacs, Ă©tangs, boues, sols, aliments…

La bactĂ©rie traverse les muqueuses, ou la peau au niveau de lĂ©sions cutanĂ©es, puis envahit le corps du chien. Il faut donc faire attention si votre animal a tendance Ă  se baigner ou Ă  boire dans diffĂ©rents points d’eau. Les chiens de chasse, de troupeau et les animaux vivant en milieu rural sont Ă©galement Ă  risque.

étang
Crédits : bady qb/Unsplash

Quels sont les symptĂ´mes ?

La maladie peut se présenter sous différentes formes.

La forme suraiguĂ« engendre une infection gĂ©nĂ©ralisĂ©e (une septicĂ©mie) et une mort brutale en gĂ©nĂ©ral. Elle est plus frĂ©quente chez les jeunes chiens de moins d’un an.

La maladie peut aussi prendre la forme d’une insuffisance rĂ©nale aiguĂ« lorsque les reins sont atteints en prioritĂ©. L’animal n’urine presque plus et ne mange plus. Il peut mourir en quelques jours.

La gastro-entĂ©rite hĂ©morragique est une autre forme aiguĂ«. Elle apparaĂ®t lorsque le système digestif est atteint en prioritĂ©. Le chien a des douleurs abdominales, de la diarrhĂ©e et des vomissements sanguinolents. D’autres signes sont parfois prĂ©sents : fièvre, insuffisance rĂ©nale, problèmes de coagulation… L’animal peut mourir en quelques heures.

La forme ictĂ©ro-hĂ©morragique aiguĂ« se dĂ©veloppe lorsque le foie est atteint en prioritĂ©. L’animal prĂ©sente de l’ictère franc (muqueuses jaunes) et des troubles de la coagulation (saignements, pĂ©tĂ©chies…). D’autres signes apparaissent parfois : fièvre, insuffisance rĂ©nale, vomissements… Le chien peut mourir en quelques jours.

Il existe également des formes chroniques moins violentes. Elles évoluent sur le long terme avec des signes plus frustes. Les reins (insuffisance rénale chronique) et le foie (hépatite) sont les plus touchés.

Plus rarement, il peut aussi y avoir des formes respiratoires ou oculaires, voire nerveuses.

Comment diagnostiquer la maladie ?

  • La bactĂ©riologie : cela consiste Ă  rechercher la bactĂ©rie dans un Ă©chantillon de sang (durant les 2 premières semaines d’infection) ou d’urine (après 2 semaines).

  • La sĂ©rologie : lorsque le chien est infectĂ©, son système immunitaire fabrique des anticorps pour lutter contre la bactĂ©rie. La sĂ©rologie permet de rechercher ces anticorps dans un Ă©chantillon de sang.

On peut Ă©galement chercher d’autres anomalies souvent prĂ©sentes en cas de leptospirose Ă  l’aide d’une prise de sang (chute des plaquettes, augmentation des globules blancs, altĂ©ration des paramètres rĂ©naux ou hĂ©patiques…), d’une analyse urinaire (prĂ©sence de glucose, de protĂ©ines, de sang, de globules blancs…), d’une Ă©chographie abdominale ou d’une radiographie thoracique.

prise de sang
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Quel est le traitement de la leptospirose chez le chien ?

Un traitement antibiotique sera instaurĂ© afin de dĂ©truire les leptospires. Il faudra Ă©galement mettre en place une fluidothĂ©rapie pour soutenir la fonction rĂ©nale, rĂ©hydrater le chien et corriger tout dĂ©sordre ionique ou acido-basique. Si l’animal a du mal Ă  se nourrir on pourra rajouter un support nutritionnel pour Ă©viter qu’il ne s’affaiblisse trop. D’autres soins sont parfois nĂ©cessaires afin de traiter l’insuffisance rĂ©nale (diurĂ©tiques, voire dialyse).

Enfin, le vĂ©tĂ©rinaire rajoutera tout autre traitement symptomatique qu’il jugera nĂ©cessaire (anti-vomitifs, anti-acides ou protecteurs de muqueuses si l’insuffisance rĂ©nale a causĂ© des ulcères de l’estomac…). Toutefois, c’est une maladie très sĂ©rieuse. Le taux de mortalitĂ© reste Ă©levĂ©. Et si le chien s’en sort, il peut garder des lĂ©sions rĂ©nales ou hĂ©patiques irrĂ©versibles.

Quelles sont les mesures de prévention ?

Un vaccin a Ă©tĂ© mis au point. Il est dirigĂ© contre les 2 variĂ©tĂ©s de leptospires les plus frĂ©quentes. Cependant, il ne protège pas contre les variĂ©tĂ©s plus rares. De plus, il permet de rĂ©duire les symptĂ´mes et donc d’Ă©viter l’infection mortelle, toutefois il n’empĂŞche pas toujours le chien de devenir porteur et de sĂ©crĂ©ter la bactĂ©rie. Mais au vu de la gravitĂ© de l’infection, la vaccination est tout de mĂŞme fortement recommandĂ©e. Elle s’effectue Ă  partir de 8 semaines, via 2 injections Ă  3-4 semaines d’intervalle suivies de rappels annuels.

Des mesures sanitaires permettent Ă©galement de prĂ©venir la maladie. Il faut limiter les baignades en eau douce, Ă©loigner son chien de toute eau stagnante, Ă©viter les contacts avec les animaux malades ou rĂ©servoirs… On peut aussi mettre en place des mesures pour lutter contre les nuisibles (rongeurs).

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Crédits : Kirahoffmann/Pxhere

C’est une maladie transmissible Ă  l’homme

C’est ce qu’on appelle une zoonose : l’infection peut se transmettre entre l’animal et l’homme. Chez les ĂŞtres humains, dans la majoritĂ© des cas la maladie se prĂ©sente sous la forme d’un syndrome grippal bĂ©nin (fièvre, douleurs musculaires, maux de tĂŞtes…). Cependant, il peut aussi arriver qu’elle prenne une forme plus sĂ©vère et atteigne de nombreux organes (reins, foie, poumons, système nerveux…).

Il convient donc de faire très attention si votre chien est infectĂ©. Certaines professions sont aussi Ă  risque : Ă©boueur, Ă©goutier, employĂ© d’abattoir, boucher, Ă©leveur… Il en va de mĂŞme pour certaines activitĂ©s : sport nautique, chasse, pĂŞche

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Dr. Grégoire, vétérinaire

Rédigé par Dr. Grégoire, vétérinaire

Docteur en Médecine Vétérinaire de l'ULiège, je suis avide d’apprendre et passionnée par le monde animalier. C’est avec grand plaisir que je partage avec vous ce que j’ai pu découvrir au cours de mon chemin !