La température corporelle est régulée par divers mécanismes. Sa valeur subit de nombreuses variations qui peuvent parfois devenir dangereuses. Voici un article pour vous aider à mieux comprendre comment fonctionne la température du chien et quelles sont ses anomalies.
Sommaire
Le thermostat interne des chiens
Tout commence au niveau de l’hypothalamus, une partie du cerveau de votre toutou. Il contient ce qu’on appelle le « centre de la thermorégulation ». C’est une sorte de thermostat chargé de maintenir sa température dans les normes : entre 38 et 39°C. Il reçoit les données que lui transmettent les thermorécepteurs, des capteurs localisés un peu partout dans son corps.
Les mécanismes de lutte de l’organisme
La lutte contre la chaleur
Lorsque la température corporelle s’élève trop, l’hypothalamus est immédiatement informé et il enclenche divers processus pour refroidir l’animal : modification du comportement (fuite dans un endroit plus frais, diminution des actions produisant de la chaleur comme l’alimentation et l’activité physique), posture étalée (afin d’augmenter les pertes de chaleur par contact avec le sol), dilatation des vaisseaux sanguins cutanés (pour rediriger le sang vers les zones superficielles où il se refroidit davantage)…
L’évaporation est également un bon moyen de dissiper la chaleur, car l’eau en absorbe de grandes quantités avant de se vaporiser. Toutefois, les chiens transpirent peu, l’évaporation cutanée n’est donc pas un mécanisme très efficace chez eux. Ils peuvent néanmoins haleter, ce qui évapore l’eau se trouvant sur la paroi de leur trachée et de leurs bronches.
La lutte contre le froid
De même, lorsque la température du corps diminue trop, l’hypothalamus enclenche des processus pour le réchauffer : modification du comportement (fuite dans un endroit chaud, augmentation de l’appétit et de l’activité physique), posture recroquevillée, constriction des vaisseaux cutanés, érection des poils (pour améliorer l’isolation), frissons (ce sont des contractions musculaires qui produisent de la chaleur)…
Les variations de température normales
La température d’un chien en bonne santé n’est pas parfaitement fixe en permanence. Il existe des petites variations normales (dites « physiologiques ») selon l’heure de la journée, l’exercice physique, l’état de stress, le cycle sexuel des femelles… Des valeurs légèrement en dessous ou au-dessus de la norme ne sont donc pas toujours alarmantes. Pour évaluer leur gravité, il faut les mettre en relation avec la situation et l’état général de l’animal. Dans tous les cas, si vous avez un doute, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire qui pourra en juger de manière éclairée.
Le coup de chaleur ou hyperthermie
En cas d’excès de chaleur vraiment trop important, les mécanismes de lutte peuvent être surchargés et faillir. Dépassés, ils n’arrivent plus à contrôler la température corporelle qui va alors grimper : c’est l’hyperthermie, une urgence vitale qui terrasser un animal de manière brutale.
Cela peut arriver quand il fait très chaud (ex : canicule, chien laissé dans une voiture au soleil), quand le corps de votre animal produit trop de chaleur (ex : exercice intense) ou quand quelque chose altère ses mécanismes de refroidissement et empêche son corps d’évacuer la chaleur correctement (ex : problèmes respiratoires ou cardiaques, races au nez aplati comme le Bouledogue).
La fièvre
En cas de fièvre, la température corporelle de votre chien dépasse également la norme, mais ce n’est pas pour les mêmes raisons. Cette fois-ci, son thermostat interne n’est pas surchargé, il est déréglé. Certains agents, dits « pyrogènes », sont capables de le modifier en l’augmentant. Par exemple, il ne sera plus réglé sur 38,3°C, mais sur 40°C. Il peut s’agir d’agents extérieurs (bactérie, virus, champignon, médicaments…) ou d’agents provenant de l’animal (maladies causées par son système immunitaire, tumeurs…).
Contrairement au chien en hyperthermie, le chien fiévreux ne présentera pas les signes des mécanismes de lutte contre la chaleur. Son thermostat étant déréglé, il ne percevra pas cette température élevée comme anormale et ne tentera donc pas de l’abaisser. Il essaiera même de la maintenir ainsi en utilisant ses mécanismes de lutte contre le froid. Par conséquent, un chien fiévreux recherchera un environnement chaud, aura des frissons et une posture recroquevillée, alors qu’un chien en hyperthermie tentera de fuir dans un endroit frais, halètera et adoptera une posture étalée. Une autre différence est qu’en cas de fièvre, la température stagne habituellement autour de 39.5-40.5°C, alors qu’en cas d’hyperthermie elle atteint vite des pics bien plus élevés pouvant dépasser les 41°C.
L’hypothermie
Dans ce cas, la température de l’animal chute en dessous de 38°C. Lorsqu’on dépasse la barre des 35-36°C, cela devient vraiment alarmant. Les causes sont diverses : température extérieure trop basse, nage dans de l’eau glacée, maladie (infection, état de choc, hypoglycémie, hypothyroïdie…), chirurgie (c’est un effet secondaire de beaucoup d’anesthésiques)…
Les chiots sont très sensibles au froid, car leurs mécanismes de réchauffement ne sont pas encore bien développés. Les animaux de petite taille sont également vulnérables étant donné qu’ils ont une surface corporelle importante comparée à leur poids et perdent donc plus de chaleur. Il en va de même pour les chiens ayant peu de poils et pour les animaux très maigres (anorexiques ou de races minces comme les lévriers), et ce à cause de leur faible taux de graisse, un isolant.
Dans tous les cas, qu’il s’agisse de fièvre, d’hyperthermie ou d’hypothermie, il est important de réagir vite, car cela peut devenir très dangereux. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire qui saura gérer la situation comme il convient.