La dysplasie de la hanche est un trouble ostéo-articulaire très fréquent chez les grandes races de chiens. Elle évolue souvent en arthrose et peut devenir très invalidante. Cependant, il existe de nombreux traitements pour soulager les animaux atteints. On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie.
Sommaire
Qu’est-ce qu’une dysplasie de la hanche ?
C’est une malformation progressive de l’articulation de la hanche. Un ligament maintient la tête du fémur dans la cavité cotyloïde du bassin. Lorsqu’il est trop lâche, comme en cas de dysplasie, la tête du fémur peut s’éloigner de la cavité cotyloïde (luxation ou subluxation) entraînant une inflammation locale. Sur le long terme, on observe une déformation des surfaces articulaires et de l’arthrose.
Les facteurs de risque
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Un surpoids.
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Une alimentation excessive et trop riche en énergie.
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De l’exercice exagéré.
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Des traumatismes.
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Une croissance rapide.
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Des parents atteints : il y a un facteur héréditaire. Toutefois, l’animal ne naît pas avec une dysplasie, la maladie se développe au cours de sa vie.
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La race : les chiens de grande taille sont les plus touchés (Dogue Allemand, Golden retriever, Labrador, Saint-Bernard, Rottweiler, Terre-Neuve, Beauceron…). Le Berger Allemand en particulier possède une ligne du dos très plongeante qui modifie la démarche et donc les contraintes articulaires, favorisant ainsi le développement d’une dysplasie.
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L’âge : les chiots en pleine croissance (6 à 18 mois) et les animaux âgés présentent des signes plus marqués.
Les symptômes de la dysplasie de la hanche du chien
Dans certains cas, l’affection est asymptomatique. Si la musculature est bien développée, il est possible qu’elle compense pendant longtemps. Mais dans d’autres cas, différents signes peuvent apparaître tels que de la douleur, une boiterie des membres postérieurs à froid, une raideur, une démarche chaloupée, des difficultés pour sauter ou pour monter les escaliers… La dysplasie touche souvent les deux membres.
Comment se passe le diagnostic ?
Le vétérinaire commencera par s’informer sur l’historique de l’animal (symptômes, antécédents…). Il pourra ensuite réaliser un examen général et orthopédique avec un test de Barden ou d’Ortolani : cela consiste à évaluer la laxité de l’articulation en tentant de pousser la tête du fémur hors de sa cavité cotyloïde (subluxation).
Pour finir, il faudra effectuer une radiographie pour poser le diagnostic définitif. Elle permet d’objectiver les déformations osseuses et de classer la dysplasie selon son niveau de gravité (il existe 5 grades allant de A à E). Cet examen se fait à partir d’un an d’âge (un an et demi chez les races géantes).
Le traitement de la dysplasie de la hanche du chien
Le vétérinaire pourra proposer différents soins en fonction de l’âge du chien, de la sévérité des symptômes, de l’ampleur des dégradations ostéo-articulaires et des possibilités financières des propriétaires.
Le traitement médical
Dans certains cas, l’animal arrive à compenser plus ou moins et on se tourne vers un traitement médicamenteux à base d’anti-inflammatoires (pour traiter la douleur) et de chondroprotecteurs (pour protéger le cartilage). Une physiothérapie peut être un plus.
Les facteurs de risque doivent également être pris en charge dans la mesure du possible : contrôle du poids et de l’alimentation de l’animal, éviter l’exercice trop intense (mais il faut tout de même maintenir un exercice modéré)…
Les traitements chirurgicaux
Lorsque les troubles sont plus problématiques, on peut se tourner vers une opération. Il en existe plusieurs.
La symphysiodèse pubienne concerne principalement les chiots de moins de 20 semaines. C’est une chirugie peu invasive qui consiste à bloquer la croissance d’une partie du bassin. Le reste du bassin continuera de grandir normalement, ce qui engendrera une rotation des os et un meilleur recouvrement de la tête fémorale.
La double ou triple ostéotomie du bassin peut être proposée aux chiens de moins d’un an qui n’ont pas encore développé d’arthrose. Elle consiste à couper l’os du bassin à 2 ou 3 endroits différents et à faire pivoter le segment afin d’améliorer la couverture de la tête fémorale. On stabilise le tout avec des plaques vissées.
L’excision de la tête et du col du fémur est une autre possibilité surtout pratiquée chez les chiens légers (moins de 20 kg) et jeunes (moins d’un an) dont l’articulation est très endommagée. Par la suite, les muscles locaux maintiendront le membre en place.
Une prothèse de la hanche peut également être proposée aux chiens adultes. On remplace alors la tête fémorale et la cavité cotyloïde du bassin par des implants. En général, c’est assez efficace pour soulager la douleur, le taux de succès est très bon, cependant l’opération est plutôt coûteuse et il faut faire attention aux complications post-opératoires.
Il existe aussi des chirurgies palliatives permettant de diminuer la douleur mais n’améliorant pas la mécanique articulaire. La myectomie du pectiné en est une. Le pectiné est un muscle qui a tendance à tirer la tête du fémur hors de la cavité cotyloïde. De plus, en cas de dysplasie, sa tension constante entraîne de la douleur. Il peut donc être utile de le couper. Néanmoins, le bénéfice est souvent de courte durée car des cordon fibreux peuvent apparaître et le remplacer. Par ailleurs, on citera également la dénervation de la hanche, une autre opération qui consiste à retirer une bonne partie des nerfs sensitifs locaux.
Les mesures de prévention
Le dépistage officiel est recommandé chez les reproducteurs de races à risque. Il permet de détecter les animaux atteints et de les écarter de la reproduction afin d’éviter qu’ils ne transmettent la maladie à une nouvelle génération. Sur le long terme, on espère ainsi diminuer, voire éradiquer la dysplasie de la hanche.
La prévention repose également sur la maîtrise des autres facteurs de risque. Il convient donc de limiter les excès de poids, la surnutrition, les traumatismes et de ne pas faire d’exercice trop intense (un exercice modéré et régulier reste toutefois recommandé).
Aspect légal : la dysplasie de la hanche est un vice rédhibitoire
Si vous achetez un animal qui présente un vice rédhibitoire, vous avez le droit de demander l’annulation de la vente. Le vendeur devra alors vous rembourser l’animal contre sa restitution. C’est assez rare car beaucoup de propriétaires se sont attachés à leur chien et n’ont pas envie de le rendre. Néanmoins, certains l’ont acheté pour qu’il effectue une tâche particulière qui peut être mise en péril en cas de dysplasie (ex : chien militaire, guide d’aveugle ou reproducteur en élevage).
Cependant, la loi stipule que vous avez 1 mois pour agir en justice à compter de la « livraison » de l’animal. Or beaucoup de chiens sont achetés à 2 mois alors que le diagnostic de dysplasie ne peux pas se faire avant 1 an. Une clause a donc été rajoutée, expliquant que pour le cas particulier de la dysplasie, les radiographies de dépistage faites à l’âge de 1 an doivent être prises en compte. Toutefois, le décret d’application n’en a pas tenu compte, il est en contradiction avec la loi. En résumé : c’est assez vaseux en pratique. Certains jugements ont accepté les radios jusqu’à l’âge de 1 an, d’autres les ont refusées.
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