La maladie d’Addison, ou hypocorticisme primaire, est un trouble hormonal. Les glandes surrénales (celles situées au-dessus des reins de votre chien) ne produisent pas assez de corticoïdes. C’est l’antipode de syndrome de Cushing, où à l’inverse elles en produisent trop. Zoom sur cette affection parfois très brutale.
Sommaire
C’est quoi la maladie d’Addison ?
L’hypophyse est une petite glande située à la base du cerveau de votre chien. En temps normal, elle sécrète une hormone appelée « ACTH » qui ira stimuler ses glandes surrénales. Celles-ci se mettront alors à secréter des glucocorticoïdes (cortisol), des hormones essentielles à l’organisme (elles régulent les glucides, les protéines, les graisses, l’immunité, l’horloge interne…). Ces glandes sont aussi chargées de produire des minéralocorticoïdes, d’autres hormones très importantes (elles régulent la pression artérielle).
En cas d’hypocorticisme, l’un des maillons de cette chaîne est en sous-régime. Il peut s’agir :
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Soit de l’hypophyse qui ne sécrète pas assez d’ACTH, ce qui engendrera une production de glucocorticoïdes insuffisante. On parle alors d’hypocorticisme secondaire.
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Soit des glandes surrénales qui ne sécrètent pas assez de glucocorticoïdes, et parfois de minéralocorticoïdes, toutes seules. On parle alors d’hypocorticisme primaire (= maladie d’Addison).
Les causes d’hypocorticisme chez le chien
1. Les causes surrénaliennes (= maladie d’Addison)
Il s’agit d’une destruction des glandes surrénales. La plupart du temps, elle découle d’une maladie auto-immune : le système immunitaire de votre chien se retourne contre son propre corps et attaque ses glandes surrénales.
Plus rarement, cette atteinte est causée par d’autres facteurs : des médicaments (notamment ceux utilisés pour traiter la maladie de Cushing), une chirurgie, un trauma, une tumeur…
2. Les causes hypophysaires
Ce cas est bien plus rare. C’est une atteinte de l’hypophyse qui peut être due à différents facteurs : un trauma, une tumeur, une anomalie congénitale (présente dès la naissance), une chirurgie, des radiations, une inflammation…
3. Le sevrage de médicaments à base de glucocorticoïdes
Les glucocorticoïdes ont « un rétrocontrôle négatif ». Quand ils sont présents en grande quantité dans l’organisme (comme lors d’une prise de médicaments en contenant), ils inhibent leur propre production. Sur le long terme, à force d’être inactive, la glande surrénale va s’atrophier.
Si on arrête les médicaments de manière trop brusque, elle n’aura pas le temps de se régénérer et de se remettre à produire des glucocorticoïdes toute seule. Ces derniers seront donc en quantité insuffisante. Ce pourquoi la prise prolongée de ce type de médicaments doit être arrêtée progressivement et non brutalement. Toutefois, ce problème peut aussi surgir durant le traitement si l’animal est soumis à un stress intense (chirugie, trauma, infection…).
Les facteurs de risques
Ce syndrome est plus fréquent chez les chiens femelles et chez les jeunes adultes (de 2 à 5 ans). Certaines races sont également prédisposées comme le Caniche, le Westie, le Rottweiler, le Basset Hound ou le Dogue Allemand.
Les symptômes de la maladie d’Addison chez le chien
Elle peut se présenter sous 2 formes : une forme rapide et violente appelée « crise addisonienne » et une forme chronique bien moins brutale qui évolue sur le long terme.
1. Les symptômes de la crise addisonienne
- État de choc : pouls faible, température corporelle très basse, déshydratation…
- Chute de la fréquence cardiaque (bradycardie) et troubles de son rythme (arythmies).
- Problèmes digestifs violents : beaucoup de vomissements, diarrhée parfois sanguinolente.
- Faiblesse intense : votre chien se lève à peine.
2. Les symptômes d’une maladie d’Addison chronique
Les signes sont plus frustes, parfois même intermittents :
- Perte d’appétit.
- Amaigrissement.
- Faiblesse et tremblements musculaires.
- Problèmes digestifs vagues : vomissements, diarrhée…
- Régurgitations dues à un problème de contraction et une dilatation de l’œsophage (mégaoesophage).
- Déshydratation.
- Votre chien urine et boit beaucoup (polyrurie / polydipsie).
Comment se passe le diagnostic ?
S’il suspecte une maladie d’Addison, votre vétérinaire pourra effectuer différents examens :
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Mesure du cortisol sanguin (c’est un glucocorticoïde important).
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Test de stimulation à l’ACTH : C’est l’examen de référence. Il s’agit d’une prise de sang pour doser le cortisol sanguin de votre chien avant et après lui avoir injecté de l’ACTH afin d’évaluer sa réponse.
On peut également effectuer une radiographie du thorax, une échographie des glandes surrénales, un ECG (pour voir si le cœur fonctionne bien), une mesure de la pression artérielle ou une prise de sang (pour rechercher d’autres anomalies souvent présentes : chute de la glycémie, des globules rouges et du sodium, élévation du potassium…).
Le traitement de la maladie d’Addison chez le chien
En cas de crise addisonienne, votre vétérinaire mettre en place une fluidothérapie (il perfusera votre chien). Il injectera aussi des glucocorticoïdes pour pallier leur manque et traitera tout autre problème : anti-vomitifs, antiacides ou pansements gastriques en cas de saignements digestifs (et antibiotiques s’ils sont importants)… C’est une urgence vitale qui nécessitera d’hospitaliser votre chien pendant plusieurs jours.
Sur le long terme, le traitement consistera à administrer des glucocorticoïdes (souvent des comprimés de prednisolone à prendre 2 fois par jour) et des minéralocorticoïdes s’ils font aussi défaut (soit des injections de DOCP que votre vétérinaire effectuera tous les 25 jours, soit des comprimés fludrocortisone à prendre 2 fois par jour).
Votre chien devra être suivi régulièrement par son vétérinaire et ce tout au long de sa vie afin de contrôler l’évolution de la maladie. Cependant, sous traitement, son pronostic est très bon et une longue vie l’attend.
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