La Leishmaniose du chien est une maladie encore bien présente de nos jours. En Europe, on la retrouve surtout au niveau du pourtour méditerranéen. Votre vétérinaire vous a peut-être parlé du vaccin si vous y séjournez. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette affection.
Sommaire
À quoi est due cette maladie ?
Elle est causée par un groupe de parasites appelé Leishmania (en France, on ne retrouve que l’espèce L. infantum). Ce sont des protozoaires, des petits organismes composés d’une seule cellule.
Comment un chien attrape-t-il la leishmaniose ?
Le parasite est véhiculé par certains insectes volants : les phlébotomes. Ces derniers l’attrapent en piquant un animal infesté, puis le transmettent à un autre animal en le piquant également. Le pathogène se développe ensuite dans les globules blancs de son hôte. La maladie touche principalment des canidés (chiens, renards…) et l’homme. Toutefois, d’autres bêtes sont parfois des réservoirs comme les rongeurs ou les marsupiaux.
La leishmaniose est présente dans les endroits où il y a des phlébotomes. En Europe, il s’agit surtout du pourtour méditerranéen, avec une préférence pour les lieux chauds, humides et boisés. Cependant, elle progresse de plus en plus vers le Nord ces dernières années. On la retrouve aussi dans certaines zones d’Asie, d’Afrique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Elle est également apparue aux États-Unis plus récemment.
Les symptômes de la Leishmaniose du chien
Certains animaux développent une réponse immunitaire forte. Ils restent infectés pendant de longues périodes sans présenter de symptômes (sauf s’ils décompensent, ce qui peut arriver en cas de stress ou d’autre maladie simultanée).
À contrario, d’autres chiens ont une immunité plus faible et de graves symptômes apparaissent. La période d’incubation dure de quelques mois à quelques années. Les animaux peuvent ensuite développer :
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Des signes généraux : abattement, amaigrissement intense, augmentation de la taille de tous les ganglions, symptômes d’anémie… Une fièvre récurrente est également possible.
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Des saignements nasaux parfois importants.
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Des problèmes cutanés : pertes de poils (autour des yeux, au niveau des oreilles et des pattes…), grosses pellicules (squames), inflammation cutanée, ulcérations (sur la peau, la truffe, les muqueuses…), ongles anormalement longs… Toutefois, le chien n’a pas de démangeaisons en général.
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Des troubles oculaires : inflammation des structures de l’œil (ex : conjonctivite, kératite, uvéite), glaucome, décollement de la rétine…
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Une atteinte des reins (glomérulonéphrite) : le chien boit et urine de manière excessive.
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D’autres organes sont également touchés de manière plus occasionnelle : problèmes digestifs (diarrhée éventuellement hémorragique), ostéo-articulaires (ex : boiteries, gonflement des articulations), nerveux, musculaires (ex : atrophie des muscles masticateurs)…
Le pronostic est réservé : l’animal peut mourir. Les troubles rénaux sont la principale cause de décès.
Comment se passe le diagnostic ?
Les symptômes, l’examen clinique du chien et un historique mentionnant un séjour dans une zone à risque sont trois éléments indicateurs.
Le vétérinaire pourra aussi recommander des examens complémentaires pour rechercher des anomalies parfois présentes en cas de leishmaniose : prise de sang (ex : augmentation ou chute des globules blancs, chute des globules rouges et des plaquettes, élévation des protéines, problèmes rénaux), analyse urinaire (ex : présence de protéines)…
On peut également rechercher des leishmanies dans une ponction ou une biopsie de divers organes : ganglions, peau, moelle osseuse, rate… Une autre possibilité consiste, via une prise de sang, à mettre en évidence les anticorps produits par le système immunitaire du chien afin de lutter contre le parasite.
Le traitement de la leishmaniose du chien
Le traitement causal
Il existe des médicaments spécifiques (ex : composés antimoniaux, allopurinol). Cependant, le traitement initial est très long (plusieurs semaines à plusieurs mois) et il y a parfois des rechutes. Cela permet de diminuer les symptômes, mais le chien restera porteur du parasite. Par conséquent, il est possible d’ajouter un traitement d’entretien intermittent sur le long cours, voire à vie. L’animal devra être suivi de près.
Le traitement symptomatique
Il faudra aussi s’occuper des symptômes et des complications. On pourra par exemple mettre en place une réanimation rénale (médicaments corticoïdes), des soins cutanés (ex : antiseptiques, antiséborrhéiques) ou des soins oculaires (ex : collyres de corticoïdes).
Les mesures de prévention
Comme on dit : mieux vaut prévenir que guérir. Si vous vivez en zone à risque ou si vous y partez souvent en vacances, on recommandera de vacciner l’animal. Cela s’effectue uniquement chez les chiens non infectés âgés de plus de six mois. Selon le produit utilisé, la primo-vaccination se fait en une injection ou en trois injections à trois semaines d’intervalle. Il faudra ensuite faire un rappel tous les ans. La vaccination divise par quatre le risque de tomber malade.
D’autres mesures de prévention sont également utiles : colliers, sprays ou pipettes pour chien contre les phlébotomes, insecticides pour l’environnement, fermeture des fenêtres la nuit, ne pas sortir l’animal du crépuscule à l’aurore (la période d’activité des phlébotomes)…
Néanmoins, aucune de ces méthodes n’est efficace à 100%. Il convient donc de les combiner pour assurer une meilleure protection à son chien.
La leishmaniose peut aussi affecter l’homme
C’est une zoonose : une maladie qui touche l’homme et l’animal. Les êtres humains s’infectent également via une piqûre d’insecte. Chez eux, l’affection peut prendre trois formes différentes : la leishmaniose cutanée (qui engendre des lésions de la peau, c’est la plus fréquente à l’échelle mondiale), la leishmaniose viscérale (une forme grave et parfois mortelle) et la leishmaniose cutanéo-muqueuse (elle touche les muqueuses du nez, de la bouche et de la gorge). L’espèce parasitaire présente en France cause surtout une leishmaniose viscérale, mais plutôt chez les enfants et les personnes immunodéprimées.
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