Le syndrome brachycéphale du chien : facteurs de risque, symptômes et traitement

syndrome brachycéphale chien
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Le syndrome brachycĂ©phale, ou BAOS, est une maladie qui peut considĂ©rablement entraver la qualitĂ© de vie des chiens atteints. Certaines races sont Ă  risque, il s’agit d’un problème de sĂ©lection. On vous dĂ©briefe sur le sujet.

Qu’est-ce qu’un chien brachycĂ©phale ?

Le terme brachycĂ©phale provient du grec brakhus (court) et kephalĂŞ (tĂŞte) : ce sont des animaux avec un crâne aussi large que court. Leur museau semble aplati. On peut citer de nombreuses races : Bouledogue Français et Anglais, Carlin, Boxer, Shih Tzu, Dogue de Bordeaux, Mastiff, Boston Terrier, Shar PeĂŻ, Lhassa Apso, PĂ©kinois, Cavalier King Charles Spaniel…

Les facteurs de risque du syndrome brachycéphale

Cette maladie touche prĂ©fĂ©rentiellement les chiens de race brachycĂ©phale qui y sont très sujets. D’autres facteurs prĂ©disposants ont Ă©galement Ă©tĂ© identifiĂ©s tels que le sexe masculin, l’obĂ©sitĂ© ou l’âge (les animaux sont souvent diagnostiquĂ©s avant 2-3 ans).

syndrome brachycéphale chien
Crédits : Raychan / Unsplash.

Quels sont les signes cliniques ?

Les anomalies anatomiques

On observe couramment une combinaison d’anomalies primaires chez les chiens atteints : un voile du palais (sa partie molle) trop long et trop Ă©pais, une stĂ©nose des narines (elles sont très Ă©troites) et une hypoplasie de la trachĂ©e (elle a un diamètre rĂ©duit).

Si les lĂ©sions primaires ne sont pas traitĂ©es, elles peuvent finir par engendrer des lĂ©sions secondaires qui aggravent le tableau : Ă©version des ventricules (des petites poches du larynx, au niveau de la gorge, se retournent et obstruent le flux d’air), Ĺ“dème et collapsus du larynx (il gonfle et s’affaisse), bronchopneumonies, lĂ©sions digestives, anomalies du cĹ“ur (pouvant aboutir Ă  une insuffisance cardiaque).

Les symptĂ´mes

Ces altĂ©rations obstruent plus ou moins les voies respiratoires de l’animal. Il peut alors dĂ©velopper divers symptĂ´mes :

  • Respiration difficile et bruyante (ronflements, sifflements), halètements, raclements de gorge, toux…

  • Vomissements, rĂ©gurgitations, reflux, hypersalivation, inflammation de l’œsophage ou de l’estomac, flatulences (car ces chiens ont tendance Ă  avaler de l’air)…

  • Animal nerveux, agitĂ©, qui dort mal.

  • IntolĂ©rance Ă  l’exercice, Ă  la chaleur, au stress… Le moindre problème peut provoquer une dĂ©compensation brutale.

  • Muqueuses bleues (cyanose), pertes de connaissance (syncopes), voire mort.

Bien souvent, la respiration laborieuse des chiens brachycĂ©phales n’alarme pas les maĂ®tres qui ont tendance Ă  croire que cela fait partie du « charme » de la race. Toutefois, il faut bien comprendre que ça n’a rien de normal, ce problème altère leur confort de vie et peut leur ĂŞtre fatal dans les cas les plus avancĂ©s.

Comment se passe le diagnostic ?

Le vétérinaire commencera par examiner votre chien. Ensuite, il pourra recommander différents examens complémentaires :

  • Une radiographie du thorax, une Ă©chographie cardiaque.

  • Une endoscopie : une petite camĂ©ra est introduite dans les orifices naturels de l’animal, puis elle avance le long de son système respiratoire ou digestif Ă  la recherche d’anomalies.

syndrome brachycéphale du chien
Crédits : fotoedu / iStock.

Le traitement du syndrome brachycéphale chez le chien

Le traitement en cas d’urgence

Si l’animal est prĂ©sentĂ© avec une importante dĂ©tresse respiratoire, il faudra le stabiliser en premier lieu. Selon son Ă©tat, on pourra lui donner diffĂ©rents mĂ©dicaments, le refroidir, le mettre sous oxygène, l’intuber, voire faire une trachĂ©otomie si l’intubation est impossible. Cela consiste Ă  effectuer une petite incision au niveau de la trachĂ©e du chien et Ă  y insĂ©rer une sonde qui laissera passer l’air.

Le traitement médical et hygiénique

Le vĂ©tĂ©rinaire donnera des corticoĂŻdes Ă  votre animal afin de rĂ©duire l’inflammation et de diminuer l’obstruction respiratoire. D’autres mĂ©dicaments pourront Ă©galement ĂŞtre recommandĂ©s en fonction de ses complications (ex : protecteurs gastriques en cas de lĂ©sions digestives).

De plus, il faudra agir sur les facteurs prĂ©disposants et aggravants. Ainsi, le chien devra perdre du poids s’il est en surcharge pondĂ©rale, Ă©viter l’effort, le stress, la chaleur, l’excitation…

Le traitement chirurgical

Au bout du compte, la chirurgie est le seul moyen de dĂ©sobstruer les voies respiratoires de manière permanente. Elle doit ĂŞtre faite le plus tĂ´t possible afin d’Ă©viter certaines anomalies secondaires graves et irrĂ©versibles (le collapsus laryngĂ©). En gĂ©nĂ©ral, l’opĂ©ration comprend : une rhinoplastie (Ă©largissement des narines), une palatoplastie (raccourcissement du voile du palais), ainsi qu’une ventriculectomie (rĂ©section des ventricules du larynx Ă©versĂ©s).

Si l’animal a dĂ©jĂ  un collapsus laryngĂ©, les chirurgies prĂ©cĂ©dentes permettent souvent d’amĂ©liorer ses symptĂ´mes. Mais ça n’est pas toujours le cas et il faut parfois envisager une trachĂ©ostomie permanente (il respirera par un trou sous sa gorge).

Le pronostic

Le traitement chirurgical a un très bon taux de rĂ©ussite (90-95%) lorsqu’il est mis en place avant l’apparition des lĂ©sions secondaires. Plus il est effectuĂ© tĂ´t, plus les rĂ©sultats sont bons. Cependant, en cas de collapsus du larynx, le pronostic s’assombrit.

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Rédigé par Dr. Grégoire, vétérinaire

Docteur en Médecine Vétérinaire, je suis avide d’apprendre et passionnée par le monde animalier. C’est avec grand plaisir que je partage avec vous ce que j’ai pu découvrir au cours de mon chemin !