Le syndrome brachycéphale, ou BAOS, est une maladie qui peut considérablement entraver la qualité de vie des chiens atteints. Certaines races sont à risque, il s’agit d’un problème de sélection. On vous débriefe sur le sujet.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un chien brachycéphale ?
Le terme brachycéphale provient du grec brakhus (court) et kephalê (tête) : ce sont des animaux avec un crâne aussi large que court. Leur museau semble aplati. On peut citer de nombreuses races : Bouledogue Français et Anglais, Carlin, Boxer, Shih Tzu, Dogue de Bordeaux, Mastiff, Boston Terrier, Shar Peï, Lhassa Apso, Pékinois, Cavalier King Charles Spaniel…
Les facteurs de risque du syndrome brachycéphale
Cette maladie touche préférentiellement les chiens de race brachycéphale qui y sont très sujets. D’autres facteurs prédisposants ont également été identifiés tels que le sexe masculin, l’obésité ou l’âge (les animaux sont souvent diagnostiqués avant 2-3 ans).
Quels sont les signes cliniques ?
Les anomalies anatomiques
On observe couramment une combinaison d’anomalies primaires chez les chiens atteints : un voile du palais (sa partie molle) trop long et trop épais, une sténose des narines (elles sont très étroites) et une hypoplasie de la trachée (elle a un diamètre réduit).
Si les lésions primaires ne sont pas traitées, elles peuvent finir par engendrer des lésions secondaires qui aggravent le tableau : éversion des ventricules (des petites poches du larynx, au niveau de la gorge, se retournent et obstruent le flux d’air), œdème et collapsus du larynx (il gonfle et s’affaisse), bronchopneumonies, lésions digestives, anomalies du cœur (pouvant aboutir à une insuffisance cardiaque).
Les symptômes
Ces altérations obstruent plus ou moins les voies respiratoires de l’animal. Il peut alors développer divers symptômes :
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Respiration difficile et bruyante (ronflements, sifflements), halètements, raclements de gorge, toux…
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Vomissements, régurgitations, reflux, hypersalivation, inflammation de l’œsophage ou de l’estomac, flatulences (car ces chiens ont tendance à avaler de l’air)…
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Animal nerveux, agité, qui dort mal.
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Intolérance à l’exercice, à la chaleur, au stress… Le moindre problème peut provoquer une décompensation brutale.
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Muqueuses bleues (cyanose), pertes de connaissance (syncopes), voire mort.
Bien souvent, la respiration laborieuse des chiens brachycéphales n’alarme pas les maîtres qui ont tendance à croire que cela fait partie du « charme » de la race. Toutefois, il faut bien comprendre que ça n’a rien de normal, ce problème altère leur confort de vie et peut leur être fatal dans les cas les plus avancés.
Comment se passe le diagnostic ?
Le vétérinaire commencera par examiner votre chien. Ensuite, il pourra recommander différents examens complémentaires :
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Une radiographie du thorax, une échographie cardiaque.
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Une endoscopie : une petite caméra est introduite dans les orifices naturels de l’animal, puis elle avance le long de son système respiratoire ou digestif à la recherche d’anomalies.
Le traitement du syndrome brachycéphale chez le chien
Le traitement en cas d’urgence
Si l’animal est présenté avec une importante détresse respiratoire, il faudra le stabiliser en premier lieu. Selon son état, on pourra lui donner différents médicaments, le refroidir, le mettre sous oxygène, l’intuber, voire faire une trachéotomie si l’intubation est impossible. Cela consiste à effectuer une petite incision au niveau de la trachée du chien et à y insérer une sonde qui laissera passer l’air.
Le traitement médical et hygiénique
Le vétérinaire donnera des corticoïdes à votre animal afin de réduire l’inflammation et de diminuer l’obstruction respiratoire. D’autres médicaments pourront également être recommandés en fonction de ses complications (ex : protecteurs gastriques en cas de lésions digestives).
De plus, il faudra agir sur les facteurs prédisposants et aggravants. Ainsi, le chien devra perdre du poids s’il est en surcharge pondérale, éviter l’effort, le stress, la chaleur, l’excitation…
Le traitement chirurgical
Au bout du compte, la chirurgie est le seul moyen de désobstruer les voies respiratoires de manière permanente. Elle doit être faite le plus tôt possible afin d’éviter certaines anomalies secondaires graves et irréversibles (le collapsus laryngé). En général, l’opération comprend : une rhinoplastie (élargissement des narines), une palatoplastie (raccourcissement du voile du palais), ainsi qu’une ventriculectomie (résection des ventricules du larynx éversés).
Si l’animal a déjà un collapsus laryngé, les chirurgies précédentes permettent souvent d’améliorer ses symptômes. Mais ça n’est pas toujours le cas et il faut parfois envisager une trachéostomie permanente (il respirera par un trou sous sa gorge).
Le pronostic
Le traitement chirurgical a un très bon taux de réussite (90-95%) lorsqu’il est mis en place avant l’apparition des lésions secondaires. Plus il est effectué tôt, plus les résultats sont bons. Cependant, en cas de collapsus du larynx, le pronostic s’assombrit.
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