Les calculs urinaires, ou urolithiases, sont assez fréquents chez le chien. Il s’agit de petits cailloux qui viennent se loger dans divers endroits du système urinaire. On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce problème.
Sommaire
Les différents types de calculs
Il existe plusieurs genres de calculs, selon leur composition. Chacun a un traitement spécifique. Les plus courants sont ceux de phosphate ammoniaco-magnésien (ou « struvites ») et d’oxalate de calcium. Mais il en existe également d’autres : calculs d’urate, de cystine, de phosphate de calcium, de silice…
La plupart du temps, le calcul se situe dans la vessie ou dans l’urètre. Toutefois, une localisation au niveau des reins ou des uretères est également possible.
Comment les calculs urinaires se forment-ils ?
Lorsque l’urine est trop saturée en minéraux, ces derniers finissent par s’agréger en cristaux, qui s’assembleront ensuite en calculs plus gros.
De nombreux éléments favorisent ce processus : le pH des urines (chaque type de calcul a son pH favori), la diminution des facteurs inhibant la formation de cristaux (ex : citrate, magnésium), la présence de supports (certains agents servent de matrice à la cristallisation comme les protéines ou les débris cellulaires), le volume urinaire, une rétention d’urines, la génétique…
Les facteurs de risque
Une infection urinaire : chez le chien, environ 90% des calculs de phosphate ammoniaco-magnésien sont dus à cela (les bactéries favorisent leur formation en transformant l’urée en ammonium et en augmentant le pH des urines).
Diverses autres maladies augmentent également le risque de calculs : l’acidose métabolique, le syndrome de Cushing, l’hyperparathyroïdie, certaines anomalies anatomiques des voies urinaires, le shunt porto-systémique (une maladie au niveau du foie), la déshydratation…
De plus, si l’animal a une mauvaise alimentation ou s’il boit peu, il aura plus de chances de développer des calculs.
Pour finir, certaines races sont prédisposées : Dalmatien, Bichon, Chihuahua, Yorkshire, Mastiff, Terre-Neuve, Teckel, Stafforshire Terrier, Schnauzer nain, Caniche nain, Shih-Tzu, Cocker Spaniel, Lhassa Apso, Labrador Retriever, Scottish Terrier, Pékinois, Basset Hound, Springer Spaniel, Berger Allemand…
Les symptômes en cas de calculs urinaires chez le chien
L’animal urine de faibles quantités très fréquemment (pollakiurie). Il a beaucoup de mal (dysurie), les urines sont émises au goutte à goutte et c’est douloureux pour lui (strangurie). Il peut y avoir du sang dans ses émissions.
Quand le calcul bouche complètement l’urètre (bas appareil urinaire), le chien n’urine plus du tout. C’est une urgence absolue. La vessie est palpable dans son abdomen (on appelle ça un « globe vésical ») et elle peut même finir par éclater.
Quand le calcul bouche un uretère (haut appareil urinaire), l’urine reflue dans le rein qui se dilate (hydronéphrose), ce qui peut engendrer une insuffisance rénale.
Dans ces deux derniers cas, il peut aussi y avoir des symptômes d’urémie : abattement, mauvaise haleine (odeur d’urée), nausées, vomissements, ulcères dans la bouche ou dans l’estomac…
Comment le diagnostic est-il posé ?
Votre vétérinaire pourra recommander différents examens :
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Une échographie. Elle permet de repérer tous les calculs, à condition qu’ils soient assez gros. Elle peut aussi révéler diverses complications ou divers facteurs prédisposants.
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Une radiographie. Cependant, tous les calculs ne sont pas visibles avec cette méthode. Par exemple, ceux de cystine et d’urate sont radio-transparents.
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Une analyse urinaire. Elle peut mettre en évidence des cristaux. Toutefois, ils ne sont pas toujours pathologiques, on en retrouve certains chez les individus sains (cristaux ≠ calculs). Mais si un examen d’imagerie a pu objectiver un calcul, dans ce cas les cristaux donnent des indications sur le type de calcul dont il s’agit. L’analyse urinaire fournit aussi beaucoup d’autres informations (ex : présence de sang ou d’une infection, pH des urines).
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Une prise de sang. Elle est utile pour évaluer les complications ou pour rechercher certaines causes sous-jacentes.
Le traitement des calculs urinaires chez le chien
L’hydropulsion
C’est le traitement de choix lorsqu’une lithiase bouche l’urètre. Une sonde est introduite dans le méat urinaire de l’animal afin de repousser le calcul dans sa vessie. Un traitement médical ou chirurgical sera ensuite tenté afin de s’en débarrasser.
Le traitement médical : dissolution du calcul
Tous les calculs ne sont pas dissolvables (c’est par exemple impossible pour les lithiases d’oxalate de calcium). Mais pour ceux qui le sont, dans certains cas un traitement médical suffit à résoudre le problème.
Le chien devra adopter un régime alimentaire spécifique et adapté à son type de calcul. Il doit être faible en éléments qui le composent, tout en promouvant un pH urinaire l’inhibant (acide pour les struvites, alcalin pour les calculs d’urate et de cystine). L’animal doit aussi beaucoup boire. Au besoin, le vétérinaire pourra rajouter divers médicaments pour faciliter la dissolution.
La chirurgie
Dans d’autres cas, une chirurgie devra être envisagée. Il en existe plusieurs :
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La cystotomie. Elle peut être pratiquée pour les calculs situés au niveau de la vessie (ou de l’urètre mais ayant été repoussés dans la vessie par hydropulsion). On ouvrira l’abdomen du chien, puis sa vessie, afin d’en extraire le calcul. Toutefois, il peut y avoir des récidives.
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L’urétroStomie. On la pratique si l’hydropulsion d’un calcul bouchant l’urètre a échoué. Elle consiste à aboucher la partie antérieure de l’urètre à la peau (vers le scrotum en général). On peut ainsi by-passer sa partie postérieure qui est beaucoup plus étroite (où les calculs se coincent facilement). L’urine pourra alors s’écouler, l’obstruction sera levée et il n’y aura plus de récidives de lithiase urétrale.
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En fonction de la localisation du problème, il est également possible d’ouvrir le rein, l’uretère ou l’urètre du chien et d’en extraire le calcul (néphrotomie, urétérotomie ou urétrotomie).
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Il existe aussi d’autres méthodes plus rares mais beaucoup moins invasives telles que l’extraction du calcul par cœlioscopie (avec une petite caméra) ou son éclatement par des ondes de choc (lithotripsie).
Le traitement des complications et des facteurs prédisposants
Si le calcul est associé à une infection urinaire, il faudra la traiter avec des antibiotiques. Elle peut être la cause ou la conséquence du calcul, les deux vont donc souvent de pair.
Il faudra également traiter toute autre complication (urémie, troubles ioniques ou acido-basiques, hydronéphrose…) et tout élément prédisposant repéré.
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