Selon une équipe de chercheurs, les relations parent-enfant et maître-toutou ont beaucoup plus de similarités qu’on ne pourrait l’imaginer, aussi bien sur le plan hormonal que comportemental… Et apparemment, nos boules de poils font également leur crise d’ado !
Sommaire
Aaaah l’adolescence…
L’adolescence se définit comme une phase du développement, située entre l’enfance et l’âge adulte, au cours de laquelle a lieu la puberté. La croissance s’accélère, le cerveau se réorganise, d’importants changements hormonaux se déroulent, les caractères sexuels se développent et l’individu devient capable de procréer.
La puberté des êtres humains débute autour de 10 ans pour les filles et de 11 ans pour les garçons. Les chiens, quant à eux, l’atteignent à des âges différents selon leur gabarit : vers 5-6 mois chez les petites races, 7-10 mois chez les races de taille moyenne et jusqu’à 18-24 mois chez les grandes races.
Les crises d’ado canines et humaines ont beaucoup de similarités
Dans leur travail, publié dans le journal Biology Letters, une équipe de chercheurs britanniques a comparé l’adolescence des chiens et des hommes. Chez ces derniers, elle possède certaines caractéristiques bien déterminées. Il y en a trois qui ressortent souvent et il semblerait bien qu’on les retrouve aussi chez les toutous…
1. Une puberté précoce en cas d’attachement précaire
Il a été montré que les modalités de la puberté peuvent varier en fonction du type d’attachement qui lie l’enfant et ses parents. En général, lorsqu’il est fragile, précaire et débordant d’insécurité, le jeune devient pubère plus précocement.
Les chercheurs ont donc voulu savoir si c’était également le cas chez les toutous. Pour ce faire, ils ont suivi 70 futurs chiens guides d’aveugles. Il s’agissait de femelles de diverses races (Labrador, Golden Retriever, Berger Allemand ou bâtards). Leur attachement à leur propriétaire a été mesuré à l’aide de deux paramètres : la recherche d’attention accrue (ex : tendance à s’asseoir près de son maître) et la détresse en cas de séparation (ex : agitation, tremblements).
Les scientifiques ont pu remarquer que les femelles avec les scores les plus élevés (ce qui indique des liens emplis d’insécurité) avaient leurs premières chaleurs plus tôt. La tendance constatée chez l’homme est donc également observée chez nos boules de poils.
2. Des relations conflictuelles
La puberté humaine est un moment complexe sur le plan relationnel. Toutes ces modifications hormonales vont souvent de pair avec des changements d’humeur, de l’irritabilité, un besoin de se différencier, une envie d’autonomie et des relations conflictuelles avec les personnes qui s’occupent du jeune.
Mais qu’en est-il des toutous ? Pour y répondre, les chercheurs ont cette fois étudié l’évolution de l’obéissance de deux autres groupes de chiens : avant, pendant et après leur puberté. L’étude porte sur près de 400 animaux, mâles et femelles. Face à une commande préalablement enseignée et maîtrisée (ex : assis), il s’avère que les toutous s’exécutaient beaucoup plus souvent avant et après leur adolescence que durant celle-ci.
Cependant, cette chute de réactivité pubertaire était spécifique aux ordres de leur maître. Au contraire, lorsque la même commande provenait d’un inconnu, les animaux étaient même plus obéissants en atteignant la puberté… Oui, oui, vous avez bien lu ! Votre toutou en crise d’ado aura tendance à ignorer vos ordres, mais pas ceux des autres !
3. Des conflits plus intenses en cas d’attachement fragile
Pour finir, chez l’être humain, on a remarqué que si l’attachement parent-enfant est fragile, les conflits sont souvent plus importants. Avec les toutous, on note la même tendance. En tout cas, c’est ce que les chercheurs ont observé en étudiant de plus près l’un des groupes de chiens du point précédent. Il s’avère que les comportements conflictuels pubertaires étaient beaucoup plus prononcés chez les bêtes ayant un attachement précaire envers leur maître.
Une phase passagère
L’adolescence de son animal peut être une étape délicate à gérer, mais il est important de ne pas trop s’énerver et de ne pas s’éloigner à cause des difficultés, car cela ne ferait que les empirer. En effet, cette étude a mis en évidence qu’une donnée particulière influence nettement le processus : les liens affectifs qui unissent les boules de poils et leurs maîtres. Et ils sont en partie modulés par le comportement des propriétaires.
Par ailleurs, cette période compliquée aboutit parfois à des abandons. L’animal commence à causer des problèmes : ça n’est plus un petit chiot tout mignon et tout malléable. Par conséquent, certains maîtres jettent l’éponge et délaissent leur chien. L’adolescence est l’âge le plus touché par les retours en refuge. C’est pourquoi il est crucial que les propriétaires comprennent que oui leur toutou peut passer par une phase particulière, toutefois elle n’est que transitoire. Ça passera.
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