Chiens, chevaux, ânes… Des millions d’animaux ont combattu aux côtés des forces françaises durant les nombreuses guerres qui ont ravagé notre pays. Cependant, ils sont loin de jouir de la même reconnaissance que les soldats humains. Et pourquoi pas leur rendre hommage ?
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La notion de guerre est parfois bien absurde…
Tant d’animaux ont péri dans des guerres qui n’étaient pas les leurs. On les réquisitionne contre leur volonté, on leur donne des ordres à suivre, puis on les catapulte sur X ou Y champ de bataille pour qu’ils servent des intérêts qui dépassent leur entendement. Ensuite, il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour que la roulette du destin ne les ait pas placés dans un camp trop blâmable.
Cependant, certains argumenteront que c’est aussi le cas pour bon nombre de soldats humains qui sont souvent de simples pions sur le grand échiquier des chefs d’État… La notion de guerre est parfois bien absurde, aussi bien pour les chiens que pour les êtres humains. Nous sommes la seule espèce à nous entre-tuer de la sorte… La guerre est le propre de l’homme.
Mais on ne peut nier que les soldats nous ont beaucoup apporté
Quelque soit le pays, les concepts de « camp des gentils » et d’ « être du bon côté de l’histoire » paraissent souvent naïfs et sujets à diverses interprétations. Toutefois, une chose est sûre : c’est grâce à nos soldats que notre nation existe toujours.
Il est donc important de ne pas les oublier et de leur rendre hommage. C’est déjà le cas pour les combattants humains. On peut par exemple citer la tombe du Soldat inconnu qui repose sous l’Arc de Triomphe, ainsi que les nombreux monuments aux morts aux quatre coins de la France.
Une tragédie tombée dans l’oubli
Cependant, les animaux soldats ont reçu beaucoup moins de reconnaissance. Pourtant, leur sacrifice n’en est pas moins déchirant. Par exemple, plus de 100 000 chiens ont combattu à nos côtés durant la Première Guerre mondiale. Ils avaient de nombreux rôles essentiels : guetter, secourir, informer, lutter, défendre les camps militaires… Il faudrait peut-être porter un peu plus d’attention à cette tragédie animale oubliée. En effet, les soldats à fourrure méritent aussi qu’on leur rende hommage, le devoir de mémoire ne s’applique pas qu’aux êtres humains.
Les Anglais ont une longueur d’avance
Outre-Manche cela fait plus d’une quinzaine d’années qu’on a remédié à ce problème. Le 24 novembre 2004, un Mémorial des animaux de guerre a été érigé à Hyde Park, le plus grand espace vert du centre de la capitale anglaise.
Il est dédié à tous les animaux qui sont morts dans les rangs de l’armée britannique durant les guerres et les campagnes de tout temps. Cependant, ironiquement, ce sont parfois des bêtes qui ont combattu contre nos aïeux français, ce qui nous ramène au premier paragraphe sur l’absurdité de la guerre.
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Et en France ?
Dans l’hexagone, il y a une poignée de plaques commémoratives et de petits monuments locaux en l’honneur de ces animaux. On en retrouve par exemple dans les villes de Verdun, de Coin ou de Pozières. Toutefois, nous n’avons aucun monument de grande ampleur. Et notre capitale ne possède aucun lieu de mémoire de ce type. Il est donc temps d’y remédier.
En avril 2018, un projet de construction de stèle commémorative a été soumis à la mairie de Paris. Elle rendrait hommage à toutes les bêtes mortes pour la France durant la Première Guerre mondiale. C’est l’association Paris Animaux Zoopolis qui est à l’origine de cette initiative. Elle a reçu le soutien d’une trentaine d’autres ONG de protection animale et d’une association d’anciens combattants.
La démarche a rencontré de nombreux obstacles. Elle a suscité de vifs débats et plusieurs refus. Mais la persévérance finit toujours par payer : le 26 septembre 2018, le Conseil de Paris a enfin accepté le projet. Toutefois, de belles paroles mais peu d’actions sont l’apanage de bien des politiciens. Ainsi, un an et demi plus tard, la stèle n’a toujours pas été érigée…
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