La piroplasmose, ou babésiose, est une maladie assez fréquente en France. Comment le chien l’attrape-t-il ? Quels sont les symptômes ? Comment la prévenir et la traiter ? On fait le point.
Sommaire
Qu’est-ce que la piroplasmose ?
Cette maladie est causée par un parasite : Babesia canis (il existe aussi d’autres espèces moins fréquentes). C’est un protozoaire, un petit organisme composé d’une seule cellule.
Comment un chien attrape-t-il la piroplasmose ?
Le parasite est véhiculé par certaines tiques dures (surtout les espèces Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus). La première espèce est très active durant certaines saisons (printemps, automne) et vit dans les zones boisées en général. Quant à la seconde, on la retrouve beaucoup dans les chenils où elle est active toute l’année.
Les tiques s’infestent soit en mordant un animal contaminé, soit à la naissance si leur mère est atteinte. Puis, elles transmettent le parasite à un autre animal en le mordant également. Les babésies se développent ensuite dans les globules rouges du chien.
Il existe également d’autres modes de transmission beaucoup plus rares tels que la contamination via une transfusion sanguine. Toutefois, le choix soigneux du donneur permet normalement d’éviter ce genre de risque.
Quels sont les symptômes ?
Pour commencer, le chien développe souvent une forte fièvre.
De plus, le parasite se nourrit du contenu des globules rouges et il finit par les détruire. Cela peut engendrer de l’anémie et tous les symptômes qui en découlent : pâleur des muqueuses, abattement, faiblesse, intolérance à l’exercice, perte d’appétit, augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire…
Les débris de globules rouges se retrouvent dans le sang, puis dans les urines, ce qui peut provoquer de l’ictère (jaunissement des muqueuses) et des urines de couleur orangée, rouge à noire (bilirubinémie / urie, hémoglinémie / urie). Parfois, l’animal développe aussi une insuffisance rénale ou hépatique.
Il existe également une forme chronique avec des symptômes plus frustes, ainsi que des formes atypiques plus rares touchant d’autres organes (peau, articulations, œil, cerveau, système digestif ou respiratoire…).
La piroplasmose est une maladie grave : les chiens peuvent mourir ou garder de graves séquelles. Ce pourquoi il est très important de mettre un traitement en place le plus rapidement possible.
Comment se passe le diagnostic ?
L’historique (symptômes, saison, région, morsure de tique…) et l’examen clinique du chien sont des indications clés. De plus, une analyse sanguine (hématologie, fonction rénale…) et urinaire sont parfois utiles pour donner d’autres indices et pour évaluer les complications.
Si le vétérinaire suspecte une piroplasmose, il pourra confirmer son diagnostic à l’aide d’un frottis sanguin. Cela consiste à observer une goutte de sang au microscope. Le parasite est alors visible à l’intérieur des globules rouges.
Il est également possible d’envoyer une échantillon de sang à un laboratoire afin qu’il y cherche le parasite (PCR) ou des anticorps présents en cas d’infection.
Le traitement de la piroplasmose
Le vétérinaire injectera des médicaments piroplasmicides à votre chien afin de détruire le parasite. Ces produits entraînent parfois une irritation locale ou des vomissements.
Il faudra également ajouter un traitement symptomatique qui varie selon l’état de l’animal : transfusions, fluidothérapie, médicaments diurétiques, protecteurs hépatiques… De plus, certains symptômes sont en partie dus à une réaction immunitaire causée par les babésies (ex : atteinte rénale, choc). Des corticoïdes sont donc parfois nécessaires afin de la limiter.
Les mesures de prévention
Tout d’abord, examinez régulièrement votre chien et s’il s’est fait mordre par une tique, retirez-la le plus rapidement possible à l’aide d’un tire-tique. En effet, en général elle n’injecte le parasite que 2 jours après s’être fixée à votre animal.
On recommande également de lutter contre les tiques à l’aide d’antiparasitaires pour chien. Il en existe sous forme de pipette, de spray, de collier, de shampoing…
Il y a aussi un vaccin qui peut être conseillé aux animaux à risque (région à risque, promenades en forêt régulières, chiens de chasse…). Il s’effectue à partir de 5 mois, via 2 injections à 3-4 semaines d’intervalle. Un rappel annuel ou semestriel est ensuite nécessaire. Le vaccin n’est pas efficace à 100%, toutefois il permet de diminuer l’intensité des symptômes et de limiter les formes graves.
Plus rarement, on peut aussi proposer une chimioprophylaxie médicamenteuse. Elle est surtout utilisée chez les animaux immunodéprimés, ayant déjà contracté la piroplasmose (la vaccination est alors beaucoup moins efficace) ou pour qui le vaccin est contre-indiqué.
Aucune de ces mesures n’est efficace à 100%, il convient donc de les combiner pour assurer une meilleure protection de son animal.
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