Lorsqu’un chien boit et urine de manière excessive, on parle de « polyurie-polydipsie ». C’est un syndrome derrière lequel se cachent une multitude de causes possibles. On vous explique comment le reconnaître, quelles sont ses origines, et comment se passe le diagnostic.
Sommaire
Quand faut-il s’inquiéter ?
« Beaucoup », c’est un terme assez subjectif. Alors, concrètement, quand doit-on s’inquiéter ?
En temps normal, un chien boit environ 30 à 70 mL/kg/jour. Pour un animal de 10 kg, ça correspond à 300-700 mL par jour. Quand il dépasse 100 mL/kg/jour, cela devient vraiment excessif. On parle alors de « polydipsie ».
Elle s’accompagne d’une dilution et d’une augmentation des urines, aussi appelée « polyurie ». Le chien émet des urines très claires, très souvent, et en très grande quantité.
Pourquoi mon chien boit et urine beaucoup ?
Parfois l’origine du problème est la polyurie, parfois c’est la polydipsie, mais au bout du compte, les deux vont de pair. Une augmentation des urines provoquera une augmentation de la soif pour compenser les pertes. Et vice versa : une augmentation de la soif engendrera une augmentation des urines pour évacuer l’excès d’eau.
Le syndrome de polyurie-polydipsie peut avoir diverses origines :
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Une insuffisance rénale. Ce sont les reins qui sont chargés de produire les urines. S’ils sont endommagés, cela peut aboutir à une polyurie.
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Une insuffisance hépatique.
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Des troubles hormonaux : un syndrome de Cushing, une maladie d’Addison ou une hyperthyroïdie.
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Un diabète sucré. Il s’agit d’un taux de sucre sanguin anormalement élevé.
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De la fièvre.
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Une infection à E. Coli (ex : au niveau de l’utérus, on appelle ça un pyomètre) : les toxines de cette bactérie peuvent passer dans le sang, atteindre les reins et les empêcher de fonctionner correctement.
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La prise de certains médicaments : diurétiques, corticoïdes, quelques anti-épileptiques…
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Des troubles ioniques sanguins : chute du potassium ou augmentation du calcium. Ce dernier cas peut survenir si l’animal souffre d’hyperparathyroïdie ou s’il a un cancer (l’hypercalcémie fait partie du syndrome paranéoplasique qui accompagne certaines tumeurs).
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Un diabète insipide primaire. Cette maladie n’a rien à voir avec le célèbre diabète sucré. Ici, ce n’est pas un problème de sucres, mais un problème au niveau de l’hormone ADH qui est chargée de réguler les fluides corporels.
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Une atteinte nerveuse. Si le centre de régulation de la soif est endommagé, cela peut pousser le chien à trop boire.
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Un trouble psychogène. On citera par exemple la potomanie qui s’apparente à la boulimie, sauf qu’au lieu de manger excessivement, l’animal boit excessivement.
Comment se passe le diagnostic ?
Le vétérinaire pourra proposer différents examens complémentaires :
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Une analyse urinaire. Elle permet de mettre en évidence une densité trop faible, la présence de glucose (signe de diabète sucré), de protéines, d’une infection locale…
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Une prise de sang. On peut y rechercher des problèmes hormonaux, ioniques, hépatiques, rénaux, un diabète sucré, des signes d’infection systémique…
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Des tests pour rechercher un diabète insipide ou une polydipsie primaire (ex : test de privation d’eau, test à la vasopressine, dosage de l’ADH). Toutefois, ces analyses sont moins fréquentes et ces maladies assez rares. Elles seront envisagées uniquement lorsque les autres possibilités auront été éliminées.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour qu’il puisse déterminer la cause du problème. C’est une étape essentielle car chaque maladie a un traitement spécifique.
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